Mélancholies
Le ciel se voile dans la tristesse,
sa lumière manque de robustesse ;
dans la forêt, le brame des cerfs
fait résonner une guerre des nerfs.
Les arbres se parent de rouge et d’or
après la fin de fructidor,
parant la scène de vives couleurs
au son des pigeons roucouleurs.
Quelques hardes paissent au bord des prés
au pied de feuillus empourprés,
deux dix-cors entrent dans le combat :
le perdant risque le « célibat » !
Le givre recouvre herbes et feuillages,
les biches ont tracé des sillages ;
une bise soulève un air glacial,
le froid atteint un stade crucial.
L’hiver étend ses voiles grisâtres,
du sol montent des effluves douceâtres ;
la faune retourne au sein du bois,
dans les futaies et les sous-bois.
Un silence lourd efface la joie
tandis qu’un pâle soleil rougeoie,
les premiers flocons tombent sans bruit,
le travail a porté son fruit.
La flore entre en hibernation,
préparant la germination ;
la saison froide ne dure qu’un temps –
le cycle reprendra au printemps.
Marianne Walther
